Coordination rurale : Bertrand Venteau, un adepte des actions « médiatiques »
Bertrand Venteau, adversaire de Véronique Le Floc'h pour la présidence de la Coordination rurale, mercredi, est un adepte des actions « médiatiques », telles que menées dans le Lot-et-Garonne, et dont le « caractère entier » crispe certains de ses interlocuteurs locaux.
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Cet éleveur bovin de 46 ans, petit-fils d'agriculteurs et président de la chambre d'agriculture de la Haute-Vienne depuis 2019, a commencé son long parcours syndical aux Jeunes Agriculteurs (JA) qu'il a fini par quitter au bout de quatre ans en « total désaccord avec la structure départementale ».
« On n'était pas là pour faire la bise au préfet ou l'éloge des groupements de producteurs mais pour défendre les paysans face à ceux qui les exploitent », explique à un correspondant de l'AFP ce pourfendeur des « dérives de l'agro-industrie ».
Il rejoint ensuite une liste dissidente de la FNSEA locale, en 2007, participe à la grève du lait en 2009 et crée en décembre 2012 la Coordination rurale de la Haute-Vienne (CR 87), siégeant même de 2013 à 2015 comme secrétaire national du syndicat avant de démissionner pour « des querelles de personnes ».
Battu de peu en 2013, il conquiert la chambre d'agriculture en 2019 et est réélu en 2025, lors de la vague CR en Nouvelle-Aquitaine (première dans 7 départements sur 12), après une année 2024 marquée par les opérations coup de poing du syndicat, notamment le convoi de tracteurs d'Agen à Rungis passé par le Limousin.
Bertrand Venteau salue d'ailleurs « les actions menées dans le Lot-et-Garonne », bastion historique de la Coordination rurale, qui ont permis « de prendre la lumière médiatique » et n'hésite pas, lui aussi à interpeller vivement les autorités.
« Loup mort » et « noms d'oiseaux »
En mai, il a comparu avec deux autres responsables locaux de la CR pour outrages et menaces envers des représentants de l'Etat. Ils ont tous trois été relaxés.
L'année d'avant, le préfet avait fait un signalement au parquet pour menace contre une espèce protégée après que la CR eut offert une prime de 1 000 euros pour tout « loup mort » en Haute-Vienne.
« Il a un caractère entier mais dans sa façon de faire, ce n'est pas un homme de dialogue et c'est dommage », juge Philippe Barry, maire de Saint-Priest-sous-Aixe et président de l'association des maires de Haute-Vienne.
« Sur la gestion de la ressource en eau, il nous donne des leçons qui s'apparentent parfois à de la calomnie, poursuit l'élu. C'est assez détestable ».
Karine Duc, présidente de la chambre du Lot-et-Garonne, salue au contraire son « bon sens » et juge « qu'il a l'expérience nécessaire pour porter le syndicat vers une croissance auquel nous devons faire face » s'il est élu mercredi lors du congrès du syndicat à Auch (Gers).
Bertrand Venteau, lui, se dit animé par « la défense des agriculteurs et paysans français » et balaie les révélations de Radio France sur l'existence d'un groupe WhatsApp, dans lequel des dirigeants de la CR du Sud-Ouest auraient menacé et insulté des membres du bureau directeur.
« Il y a toujours des noms d'oiseaux qui volent et ça se retrouve sur la place publique, dit-il. On est une famille, ces affaires devraient rester en famille. »
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